dimanche 21 février 2010

Scared




Je viens là où on ne me trouvera pas, aux yeux du monde entier, à l'évidence, pour déverser mes craintes.

Je suis terrorisée. J'ai si peur... tout arrive d'un coup, les épreuves du diplôme, les papiers à faire pour le déménagement, le changement de pays, pour la voiture, l'appart, la tentative de vente des meubles, de tri... décider ce que je veux garder ou non, devoir savoir ce dont j'aurai besoin, ce dont je vais devoir me passer... tout ça pour partir vers un futur prometteur mais qui laisse toujours règner une part de doute. Est-ce que ça va marcher ? Est-ce que je vais trouver mon bonheur ? D'un côté, je me dis qu'il n'y a aucun doute, puisque c'est ce que j'ai toujours voulu.

Mais de l'autre côté, j'ai peur que justement, puisque c'est ce que j'ai toujours voulu, j'aie idéalisé le concept de vivre là-bas, l'expatriation me tient par les tripes, c'est ce que je veux de plus au monde depuis toute petite, mais j'ai une conscience (peut-être un peu trop) et surtout des amis et de la famille qui ne font que trop me rappeler les "es-tu sûre ?" "Et si finalement tu ne t'y plaits pas ?"... Voyons, il n'y a aucune raison. C'est vrai, et puis, au final, ce n'est pas irréversible.

Alors je fonce, je tente le tout pour le tout, parce que c'est maintenant, ou jamais. N'empêche, ça fait peur.


Mais tais-toi, faut pas montrer que tu flanches, ça en déconcerterait plus d'un. Ils viennent vers toi épancher leurs propres craintes et douleurs, ils attendent d'y trouver épaule forte sur laquelle s'incliner, ils ne comprendraient pas, bizarrement, que toi aussi tu sois TERRIFIED.

mardi 19 janvier 2010

Lost in translation


Un peu de mal, je suis paumée. Envie d'écrire, mais je ne sais plus où. Envie de vivre, mais je ne sais plus où pouvoir vivre non plus. Bonne année à tous, pour commencer. Je suis allée passer mon réveillon du Nouvel An en Ecosse, et pour une fois le destin était plutôt de mon côté. Pour une mauvaise fois, on va dire, juste quand il fallait pas.

Déjà, l'arrivée à été épique, l'Ecosse était ensevelie sous la neige, chose que je n'avais jamais vue. On monte dans un bus pour rentrer à la maison, depuis Glasgow où j'ai atterri. Au bout d'une heure, dans la nuit noire, le bus s'échoue, en panne, sur le bord d'une voie rapide. En effet, le chauffeur n'a plus aucune lumière, que ça soit à l'intérieur ou les phares. Impossible d'avancer. Pendant 1h45, on attend un technicien, dans un bus au milieu de nulle part, sans chauffage, avec une température largement inférieure à 0° et 60 cm de neige. Au final, nous sommes arrivés à bon port, avec 2 heures de retard, mais c'était prometteur d'un voyage mémorable, à nouveau.

De plus, j'avais décidé que 5 jours étaient trop courts, je devais reprendre le 4.01 donc j'avais menti en prétendant que j'étais malade, réservant un avion que pour le mercredi 6, me disant que je retournerais en stage le 7. Manque de bol, le temps s'est acharné sur le Royaume Uni ( et un peu partout, à vrai dire) et mon avion n'a pas décollé. Ce qui m'a valu de mentir, encore, et d'espérer encore prendre un avion le dimanche. Loupé, celui là ne décollera pas non plus. Je me dois de rentrer, pourtant, donc je réserve un autre avion, pour la capitale Française, avec une autre compagnie. Et de Paris, je me débrouillerais pour rentrer. Seulement c'était sans compter le retard de cet avion, qui m'a fait rater le dernier tgv du soir...

En gros, j'ai dû vraiment y mettre du mien pour rentrer, parce que le coeur n'y était pas. Je me dis, plus que 2 mois, et le 14 mars, je pars vivre là bas, au Royaume Uni. D'abord en Angleterre un mois pour mon stage, le dernier de la formation, puis je suis LIBRE !! En espérant juste ne pas avoir de mauvaise surprise avec le diplôme ! Ensuite, j'emménage dans le grand nord de l'île. J'appréhende, parce qu'au niveau papiers, assurances, permis de travail, ça va être un peu long et complexe, mais j'ai tellement hâte ! Fini les aller-retours qui me déchirent le coeur à chaque fois, fini les adieux dans les aéroports, les larmes suspendues aux paupières tous les 5 mois.

Tout quitter pour un homme et un pays qu'on aime, il ne peut pas y avoir mieux. Je me sens bien, même si, pour l'instant, je suis ici, ramenée par la force de ma petite volonté, cette fois.